L’impact de la météo sur les abeilles sauvages
Déjà soumises à de nombreux stress comme les pesticides, les maladies et les parasites, les perturbations météorologiques et climatiques viennent s’ajouter aux contraintes de vies des abeilles. Quel est l’impact de la météo sur les abeilles sauvages ? Que font-elles en hiver ? Sont-elles fragilisées par le changement climatique ? Et comment pouvons-nous les aider ?
Que font les abeilles sauvages en hiver ?
Avez-vous remarqué comme les abeilles disparaissent mystérieusement en hiver, pour réapparaître au début du printemps ? Mais alors, que deviennent les abeilles solitaires en hiver ? Leur comportement et leur cycle de vie sont bien différents de ceux des abeilles domestiques. En effet, ces dernières passent l’hiver serrées les unes contre les autres, en “grappe” au chaud dans leur ruche. Les osmies (les abeilles solitaires qui s’installent dans le Dorlotoir) passent quant à elle l’hiver sous forme de cocons. C’est la nouvelle génération qui verra le jour au retour des beaux jours ! Elles ne vivent que 6 à 8 semaines sous forme d’abeille telle qu’on la connaît : on parle de période de vol, qui a lieu entre le début du printemps et la fin de l’été. Le reste de l’année, ce sont les larves qui se développent dans les cocons, et ce pendant près de dix mois !
Toutes attendent le printemps pour sortir de leur période de sommeil, se dégourdir les ailes et se reproduire. Moins frileuses, certaines abeilles sauvages sortent dès 10 à 12°C, et sont ainsi très importantes pour la pollinisation des plantes. Mais quand les saisons sont chamboulées et que les hivers deviennent plus doux, les abeilles sauvages peuvent être désorientées !
Quel est l’impact d’une météo trop douce sur les abeilles sauvages ?
Le cycle de l’abeille sauvage est calqué sur les variations de température. Lorsqu’il commence à faire froid, c’est le signal de l’arrivée de l’hiver et de leur entrée en diapause, ou période pendant laquelle elles se développent dans les cocons. Et au contraire, la remontée des températures à la fin de l’hiver est le signal que les beaux jours reviennent et qu’il est temps d’éclore ! Le dérèglement climatique a donc un impact direct sur le cycle de l’abeille sauvage. Si l’hiver est trop doux, les abeilles peuvent ressentir les températures printanières et éclore… Alors qu’elles ne trouveront aucune fleur à butiner ! Et si une vague de froid arrive après ce réveil précoce, cela peut les fragiliser et les priver de toute nourriture.
Quel est l’impact d’un été trop sec sur les abeilles sauvages ?
Même si la période estivale est favorable à nos abeilles sauvages, les butineuses n’apprécient pas pour autant les grosses chaleurs. En effet, une sécheresse anormale pourrait causer une pénurie de pollen, privant ainsi les abeilles de protéines, affaiblissant leurs systèmes immunitaires et les rendant donc plus sensibles aux agents pathogènes et aux pesticides.
De plus, une sécheresse anormale est synonyme de raréfaction des ressources en eau. Les abeilles sauvages utilisent cette eau pour boire, mais aussi pour construire leurs nids. Elles utilisent en effet de la terre humide pour construire les cloisons de leur nid (d’où leur surnom d’abeilles maçonnes !).
Pourquoi les abeilles sauvages n’aiment pas la pluie ?
Trop de pluie rend le vol de l’abeille plus difficile. Les sorties sont plus rares, et les stocks de pollen servant à nourrir les larves se font moins bien. Sans compter que le pollen humide se fixe moins bien aux poils de l’abdomen de l’abeille et qu’elle en rapporte donc moins à son nid. La pluie devient réellement gênante lorsqu’elle dure dans le temps, les privant d’apport de pollen et de nectar.
De plus, outre l’impossibilité de voler et donc de butiner, un excès de pluie entraine la disparition du nectar dans les fleurs.
Quels sont les gestes du quotidien pour aider les abeilles sauvages ?
Les abeilles sauvages n’ont pas d’ange gardien, comme l’apiculteur peut veiller sur ses abeilles domestiques. Elles sont donc soumises aux aléas de la nature. On sait pourtant qu’elles sont un maillon clé des écosystèmes, notamment grâce à leur rôle de pollinisatrices. Elles contribuent significativement à la production agricole et elles méritent toute notre attention !
Si vous possédez un hôtel à insecte ou si vous êtes un Dorloteur ou une Dorloteuse d’Abeilles, veillez à installer votre Dorlotoir à l’abri de la pluie et du vent, à plus de 50cm du sol et si possible orienté vers l’est ou le sud-est.
Vous pouvez installer votre Dorlotoir à côté d’un point d’eau ou en construire un : petite coupelle d’eau, un petit étang au fond de votre jardin etc … pour que les abeilles puissent se rafraîchir durant l’été. N’oubliez pas de ne pas utiliser de pesticides dans vos jardins et à laisser quelques zones sauvages, om les fleurs sauvages pourront pousser sans être arrachées.
Enfin, pour pouvoir leur apporter les éléments nutritionnels dont elles ont besoin, vous pouvez planter des fleurs sauvages, comme les fleurs mellifères qui sont leurs préférés.